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ADOLESCENCE EN HLM

30 Mars 2017 , Rédigé par Blouk Publié dans #Vie d'Atelier

Nous avions donc bénéficié d'un appartement dans les grands ensembles bâtis sur une colline derrière l'hôpital. Bien sûr, ces H.L.M. n'étaient pas encore la panacée, ils étaient ouverts à tous les vents, leur isolation en était à ses débuts, leurs fenêtres ne connaissaient pas le double vitrage et ils avaient été pourvus de "séchoirs" minuscules qui, porte ouverte, permettaient d'aérer tout l'appartement. Ces séchoirs donnaient directement sur la rue et les escaliers qui résonnaient, on entendait les mamies revenir des courses et marquer le pas à chaque étage, et les nuées d'enfants les dévaler le matin pour l'école, le soir pour aller jouer dans les rues.

Leurs espaces verts... Etaient encore en chantier. Les arbres n'avaient pas eu le temps de pousser, quand aux pelouses sur la terre nue malaxée par les engins des bâtisseurs, elle était au point mort, trous et bosses y composaient un désert d'argile rousse. Mais de ce paysage aride, nous n'avions rien à faire puisqu'il se refermait sur de vastes parkings goudronnés où se garaient les voitures, les mobylettes des ados venus faire admirer leur B.B. Peugeot rouge et argent, le soir, après le boulot.

Les passages sombres entre les bâtiments abritaient les adolescents en mal d'amour, les premiers baisers maladroits, les frotti-frotta avec les filles qui voulaient bien. Et puis il y avait des caves pour les amours plus poussées, mais également pour enfermer les rutilantes mobylettes et les vélos.

Au fond nous étions des petits vernis, pensez donc, nous n'étions plus obligés de descendre aux bains publics pour la douche hebdomadaire puisque nous avions tous une salle de bain privative avec lavabo et baignoire sabot; vue l'exiguïté des lieux, la forme de sabot nous conservait les pieds propres sous la douche. Nous avions chacun notre chambre, mon frère et moi, ma sœur encore bébé dormait dans la chambre de nos parents. Quant à mon père, pour ranger ses couleurs, ses pastels et ses peintures, il fut longtemps obligé d'utiliser la petite terrasse pour serrer tout son attirail d'artiste.

 

(à suivre)

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