NOUVEAU DEPART

Ici la nuit est trop calme, rien ne vient troubler ce silence presque pesant qui laisse percevoir des bruits habituellement inaudibles : le froissement d’une feuille morte poussée par le vent, le grincement léger d’une branche sur son arbre dénudé ...

Il faut que tout cela change, que la ville s’éveille, que des bruits animent les rues, que les néons et les pubs éclaboussent la ville de lumières crues, que les bars et cabarets soient des lieux de rencontres du soir jusqu’à l’aube... Que le lever du jour, plus calme, voie passer les éboueurs et leurs engins de nettoyage... Puis que l’animation reprenne avec les travailleurs qui se précipitent vers les bouches de métro ou courent pour attraper leur bus... Les parents qui emmènent les enfants à la crèche, à l’école, les marchands qui préparent les légumes sur les étals en interpelant les ménagères qui comparent, hésitent sur le choix des achats...

Je veux une ville qui ne dort pas, qui soit toujours en mouvement comme un énorme poumon,

Qui respire fortement et semble jamais ne vouloir s’arrêter.

ASTERIO (1937-2018)