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UTOPIE

19 Décembre 2018 , Rédigé par Marie-France

Toute la journée j'avais fredonné jusqu'à l'exaspération : « Emmène-moi jusqu'au bout de la terre, emmène-moi au pays des merveilles... » et je ne suis pas sûre de l'avoir entendu chanter ce jour-là.

Allez donc savoir pourquoi ces paroles et cet air ne me sortaient pas de la tête ? Au point que je me suis endormie en les emportant la nuit venue.

Je ne l'ai pas regretté, bien au contraire !

 

Figurez-vous que, le lendemain matin, à mon réveil, j'étais heureuse comme jamais : j'avais été transportée dans un monde tel que nous voudrions le connaître. Je me trouvais sur une terre intacte, avec de grandes forêts primaires peuplées d'une faune et d'une flore abondantes, sauvages, une terre aux sources limpides, à l'air pur, aux parfums frais et aux échos apaisants. Les hommes y prélevaient ce qu'il fallait à leur vie et, par la grâce de leurs gestes, par le respect avec lequel ils prenaient leurs ressources, semblaient dire « merci » pour tous les dons reçus.

 

Tout paraissait d'une joyeuse simplicité. Les enfants s'ébattaient dans les ruisseaux, se roulaient dans les herbes, jusqu'au jour où on leur apprenait un comportement différent, plus digne, plus responsable.

L'éducation, la connaissance prenaient le pas sur les jeux de l'enfance et toute la société en bénéficiait.
La cause de la jeunesse était la priorité du pays et l'indice de référence le plus observé était le bonheur de tous, quel que soit la situation, le handicap ou le niveau de chacun.

 

On tenait hors des frontières les marchands d'illusions, les discoureurs oiseux, les assoiffés de pouvoir, les analystes divers, les spécialistes déclarés, les donneurs de leçons, les oublieux de l'essentiel, les m'as-tu-vu, les Machiavel sournois, les adorateurs des technologies néfastes...

 

L'Histoire avait été revue et corrigée, chercheuse de vérités et les Grands Hommes n'y tenaient pas plus de place que les modestes serviteurs du pays.

Le courage, le vrai, donné en exemple par les responsables, savait condamner les exactions des puissants des états arrogants et la jeunesse en était édifiée.

 

Les arts, peinture, musique, littérature, danse, sculpture recevaient la reconnaissance du peuple.

Le sport avait ses adeptes mais non ses champions, selon la loi dominante du pays de voir en chacun ses capacités sans les comparer aux autres.

 

J'ai vécu cette nuit-là la plus belle partie de ma vie et je me suis éveillée emplie d'idéal, d'amour, de beauté et de paix.

 

Enfin, quoi, tout ce qu'il fallait pour devenir une marchande d'illusions, une donneuse de leçons peut-être...

 

Vite, je devais trouver une autre chanson à fredonner pour me rendre plus modeste. 

Pourquoi pas : »Allo Maman, bobo... »

 

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