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LES VISITES DE L'ETE

26 Mai 2022 , Rédigé par RENEE Publié dans #Vie d'Atelier

   Les familles du Sud accueillent volontiers parents et amis venant du nord de la Loire. Cependant, il arrive que certaines visites surprennent.

Un jour de canicule, ma petite famille réduite à deux petits-enfants et à notre couple se trouva fort gênée par l’annonce de l’arrivée d’un couple ami qui se rendait du Doubs, où il réside, jusqu’à Perpignan où il rejoignait un autre couple que nous connaissons. Sans doute les Jurassiens avaient-ils suivi les consignes du GPS et s’étaient engagés dans la vallée du Rhône : ils avaient subi ralentissements, déviations et autres désagréments. Ils avaient consulté la carte et s’étaient rendu compte que nous habitions sur leur trajet, au prix d’un écart pas si important. Un coup de téléphone et ils pourraient sans doute bénéficier de notre accueil pour une sieste et une libation. Au téléphone je répondis : « Bien sûr, on vous attend. Où êtes-vous exactement ?

-Sortie Gallargues ; dans une demi-heure, nous sommes chez vous ! »

Nous disposions d’une petite demi-heure pour nous habiller - nous étions en maillot de bain -, nous rincer, ranger sur la terrasse la table encore encombrée, tout enfermer dans le lave-vaisselle, changer la nappe sur laquelle nous avions mangé, bu le café, et même étalé journaux et livres à une extrémité. Le pire, c’était que le frigo était vide, ou presque ; j’avais l’intention de faire de grandes courses le lendemain. Vite, je fis une visite du congélateur, oui, il restait des glaces, des macarons, et même une baguette de pain, une brioche décongelable en dix minutes. J’avais des confitures faites la veille, des compotes de fruits d’été, pêches et abricots. Chacun de nous quatre s’animait, on se bousculait, l’aîné des enfants demandait s’il connaissait Janice et Jean - oui -, l’autre s’ils avaient des petits-enfants aussi  - oui -, de quel âge ? - comme vous à peu près – Je ne savais où donner de la tête, dans le congélateur, le lave-vaisselle, la salle d’eau où devaient traîner les serviettes de bain de nos petits-enfants, le séjour dont les volets étaient complètement baissés, les toilettes à vérifier. Ouf ! Ils sonnaient. Nous étions au garde à vous ou presque. Janice et Jean avaient les traits tirés, ils étaient accoutrés de foulards légers, de shorts tachés, de sandales mal enfilées. Leur petite-fille âgée d’une dizaine d’années avait dû pleurer, ses joues étaient marquées de traces de doigts, elle était pieds nus et réclamait ses tongs. Leur désarroi nous fit oublier le nôtre. Ils avaient besoin de faire halte ailleurs que sur une aire d’autoroute. Je les invitais à se rendre dans la salle de bain, - j’avais pensé à sortir des serviettes -, et à nous rejoindre sur la terrasse  où nous avions transporté les chaises longues. Je leur proposai un petit goûter. Janice apprécia ma confiture étalée sur une tranche de brioche ; Jean but une bière, les yeux fermés, les jambes étendues ; Laura était contente de marcher pieds nus comme nos petits-enfants, elle voulait bien une glace à la fraise.

Bientôt, pour quelques heures, nous serions tout à la joie des retrouvailles. Nous ne nous étions pas revus depuis l’hiver dernier à Paris pour une exposition. Et nos petits-enfants se connaîtraient maintenant !

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