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Les Vêpres siciliennes

9 Décembre 2012 , Rédigé par Blouk Publié dans #Musique

Composer une œuvre pour l’Opéra de Paris était un rite obligatoire pour un compositeur italien d’envergure. Un contrat fut signé en février 1852 entre Norbert Roqueplan, directeur de l’Opéra Garnier, et Giuseppe Verdi. Il stipulait que le livret serait écrit par Scribe, que le compositeur serait libre d’en choisir les interprètes et qu’il s’engageait à créer le drame lyrique au plus tard en décembre 1854.

Homme d’une grande culture, Eugène Scribe (1791-1861) avait écrit de nombreux chef-d’œuvres dont les livrets de « Robert le diable » & « Les Huguenots » de Meyerbeer, « La Muette de Portici » d’Auber, « La Juive » de Halévy…

 Les livrets que Scribe proposa au compositeur ne lui plaisaient pas, il s’arrêta cependant « faute de mieux » sur un vieux livret, « Le Duc d’Albe » écrit en collaboration avec son confrère Charles Duveyrier (1803-1866). Verdi demanda de nombreuses coupures, des modifications, des réécritures au librettiste dont la procrastination, sa tendance à remettre au lendemain, l’excédait.

Néanmoins les cinq actes étaient remis à Verdi le 31 décembre 1853, mais le compositeur ne travailla à la musique qu’au printemps de l’année suivante, non sans demander des changements ici ou là, de nouvelles strophes pour les actes I & II, et des parties féminines pour un finale. Bref il se faisait tirer l’oreille à tel point que ses ennemis parisiens dont la méchanceté n’était pas à démontrer, l’appelaient « Merdi » en riant sous cape.

 Les répétitions furent enfin fixées au début d’octobre 1854 quand soudain la cantatrice allemande, Sophia Crüwell dite Cruvelli, qui devait créer le rôle principal disparut purement et simplement, sans avertir qui que ce soit, partie dans le Midi suivre son amant, le baron de Vigier qu’elle épousa. Cet épisode fit beaucoup rire les britanniques qui composèrent une comédie (Where’s Cruvelli ?) à cette occasion. Elle était de retour au mois de novembre et les répétitions purent continuer… Non sans de nombreuses réticences de Verdi (que l’on connaît par ses lettres) qui se plaignait de la mauvaise volonté de l’orchestre de l’Opéra.

Enfin « Les Vêpres siciliennes » furent créées le 13 juin 1855, la presse parisienne fut à peu près favorable, Hector Berlioz écrivit un article dans le Journal des Débats où il louait « … le chaud coloris qu’on voit partout briller, et cette force passionnée mais délibérée (…) qui est un des traits caractéristiques du génie de Verdi…/… »

 

(Source : biographie de Giuseppe Verdi - Mary Jane Phillips-Matz – Fayard)

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