Strange Fruit Of Free

En jazz, il y a quelques figures tutélaires, le trompettiste Miles Davis en est une, sa discographie est tellement importante que l’on ne peut faire un pas dans les listes des disquaires sans tomber sur une de ses œuvres et justement ce matin j’ai reçu « Bitches Brew » qui signifie à peu près « Infusion de Garces ».

Je suis en train de l’écouter, il n’y a que du beau monde sur ce CD : John McLaughlin (guitare), Chick Corea (claviers), Jack DeJonette (drums), Joe Zawinul (piano électrique), Wayne Shorter (sax), Dave Holland (basse)...

C’est du Free Jazz, année 1970, musique bizarre, décomplexée, qui part en étoile et la mélodie file chez plumeau, impossible d'en attendre le simple plaisir de l'harmonie. Cela ne fait penser à rien de connu, ça pète un peu partout, la batterie et les cymbales marquent le rythme et confèrent l'unité fondamentale, la guitare balance des accords, des arpèges de clavier vennent animer le tissu sonore mais ils éclatent comme des pétards de quatorze juillet, et par dessus le grand chambard de cette musique venue d’ailleurs, la trompette pousse parfois ses quatre ou cinq notes, à la Miles Davis, elle ne joue pas une mélodie que l'on pourrait suivre, ou siffler...

C'est un peu ce qui m'avait heurté dans le groupe "Weather Report", l'impression que chacun joue son petit truc dans son coin sans vraiment s'occuper de l’harmonie d'ensemble. S’habituer à cette musique doit être possible, elle a des ressemblances avec la musique (classique) contemporaine.