Travail d'Atelier : Nuées

Qui donc a écrit « les merveilleux nuages » ? Ce n’est pas Baudelaire, ça doit être Françoise Sagan dont je n’ai jamais lu une seule ligne. Je ne peux donc pas dire si les « merveilleux nuages » sont bien dans son style. Cela n’apporterait pas grand chose à l’histoire de la Littérature. Mais ne nous égarons pas.

Les nuages ne sont pas ces êtres merveilleux que semble peindre l’image ci-dessus. En cette saison automnale, ils s’amoncellent comme de gros édredons gris, pleins de mauvaises intentions. Gros édredons prêts à se déchirer sur nos têtes. Gris édredons drus et malfaisants, ils se heurtent les uns aux autres prêts à en découdre.

D’ailleurs un éclair violet tranche leur masse sombre, foudroie quelque innocent là-bas au loin, éclate la cascade du tonnerre. Ce n’est pas le moment de mettre le nez dehors. Ou alors sous un bon capuchon.

Un ami me disait aimer la pluie. Oui, mais qu’aime-t-il exactement ? L’eau gratuite qui arrose son jardin ? Les gouttes ruisselant le long des fils électriques ? Le clapotis de la pluie sur une toiture sonore ?

Pluie crépitante, gouttelettes qui dégoulinent le long du col de la chemise, qui s’insinue dessous et mouille la poitrine tel un ruisseau froid…

J’ai oublié mon parapluie, je me hâte vers le tramway, mes bottes frappent les flaques, flac ! Flic ! Jaillissent des jets d’eau qui arrosent mes bas de pantalons, pluie méchante qui petit à petit me transforme en soupe bipède qui marche bras et jambes écartés, épouvantail trempé.