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Pénultième Atelier (17 juin 2014)

18 Juin 2014 , Rédigé par Blouk Publié dans #Vie d'Atelier

Nous étions encore moins nombreux que la semaine dernière, six seulement, trois femmes opposées à trois hommes, tous ardents et prêts à en découdre, ou plutôt à coudre de nouvelle histoires sur nos feuilles de papier.

Les bouteilles de rosé quasiment habituelles étaient nées sur la table, presque comme génération spontanée et se posa aussitôt la grave question des glaçons. Gilles proposa de venir en aide à la société et fut de retour aux alentours de 18h20, porteur de bonnes nouvelles glacées sous forme de petits cubes translucides véhiculés dans d’élégants sacs en plastique.

Le temps de remplir les gobelets, d’ouvrir la boîte de chips et nous étions prêts à écouter la proposition de Thérèse. Celle-ci nous demanda d’écrire un hommage à l’écrivain (-vaine) qui nous avait donné envie d’écrire à notre tour, vaste sujet pour certains qui s’y dispersèrent quelque peu, notamment le grouillot de service qui avait ouvert les portes, apporté dictionnaires et gobelets. Michèle était là heureusement, le secondant pour quelques tâches annexes (merci !)

Thérèse nous avait lu un extrait de « Les Mots », récit autobiographique de Jean-Paul Sartre, puis un extrait de l’œuvrette d’une écrivaine, sans doute pour respecter la parité. Elle-même avait eu la révélation de l’écriture grâce à Joseph Kessel et son bouquin « Le Lion » dont elle regretta longtemps la situation finale.

Il fallut quand même se mettre à la besogne, et les plumes grattèrent le papier avec cet enthousiasme étonnant des amateurs, joli mot qui contient la racine « aimer ». Puis au bout de vingt minutes, la lecture commençait déjà : Fabienne avait bâti un texte sympathique autour de « L’Ecume des Jours », elle terminait son ouvrage par un salut adressé à Vian, Camus, Sartre, Beauvoir…

Michèle avait écrit un de ses souvenirs de l’époque où, ayant découvert la lecture mais en l’absence de livres adaptés à son âge, elle cherchait à exercer ce nouveau talent sur les papiers d’emballage qui poissaient les doigts des fameux Petits Suisses.

Le commentaire humoristique de Sylvie fut aussitôt oublié. En revanche, elle raconta « L’Epervier de Maheux » du romancier Jean Carrière en insistant sur le climat de l’œuvre, son environnement de garrigues parfumées par l’odeur prégnante du thym cévenol, roman qui se passe chez les maquisards et que tout le monde avait lu en 1972, forcément un Prix Goncourt !

Entre Sylvie et Thérèse, il n’y avait plus aucune femme, il fallut donc revenir aux hommes et particulièrement à Gilles qui avoua dans sa page et demie avoir écrit en tant que « ghost writer » (nègre) un certain nombre des romans de Blaise Cendrars afin que l’écrivain puisse se reposer, ce qui était une idée originale. Notre ami, « unijambiste du côté gauche » s’étonnait encore de sa rencontre avec un « manchot du bras droit »… Ecrivain dont il est fan ou fou, selon les opinions.

Faire aussi excellent que Gilles s’avérait impossible et une gêne bien compréhensible anima le lecteur suivant. Quant à notre doyen de retour de ses pérégrinations, il lut sans plus de façons un hommage au « Vieil homme et la Mer » d’Ernest Hemingway. Et la soirée s’acheva ainsi qu’elle avait commencée avec des clés et des serrures à verrouiller.

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