Eloge Littéraire (17/06)

Le nénuphar envahit la poitrine de la fiancée de Colin. Les murs de l’appartement qu’ils occupent se rétrécissent telle la peau de chagrin.

Colin est amoureux, fin et délicat. Tous deux sont jeunes et beaux. Les héros vivent dans un Paris sans souci. Celui dont on peut rêver quand on a seize ans.

Je ne connais rien sur l’auteur. Mais il m’intrigue. Alors, dans le même temps, je lis sa bio simplifiée parue dans la grosse encyclopédie qui trône dans la bibliothèque de mes parents.

Son premier roman, fut un policier. Incroyable ! Je l’ai acheté récemment dans l’édition d’origine.

Comment a-t-il fait pour en arriver à ‘’L’Ecume des jours’’ ?

Une écriture absurde où tout est vrai sur un fond d’imaginaire. Jean Sol Partre est déjà présent dans les Salons à Saint Germain des Prés.

Quand je repense à ce roman, j’ai le regret d’avoir tout oublié de l’histoire et Boris Vian avec.

L’ambiance du café de Flore où j’ai passé ma jeunesse à chercher tous les écrivains qui y sont passés, bien sûr, sans jamais les trouver, me fait sourire aujourd’hui. Mais à l’époque, ils faisaient partie intégrante de ma vie.

Est-ce celui-ci ou un autre qui m’ont fait aimer la lecture et l’écriture. Je ne sais plus puisque je ne me rappelle plus bien ni de l’histoire, ni de ses œuvres, ni de l’écrivain. Mais je ressens encore le sentiment de bonheur quand, assise à la terrasse du café, j’imaginais, que peut-être, une ou plusieurs pages avaient été écrites ici à l’ombre d’un grand platane du Boulevard.

J’aurai presque envie d’écrire : ‘’Alors Boris, soit indulgent, et là où tu es donne le bonjour à Camus, Sartre, Simone et tous les autres’’, comme s’ils étaient de vieux potes que j’honore ce soir.