UNE VILLE, UN NOUVEAU DEPART

« Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé... » Aujourd’hui mes souliers sont éculés, épuisés. Je leur fais grâce d’un nouveau départ. Je les ôte et me plante là, dans cette ville accueillante.

Humbles villages, hameaux chétifs, bourgades embourgeoisées, adieu ! J’ai tout vu, tout su de vous, adieu donc !

Les portes de la ville s’entrouvrent, délicatement, délicieusement, sans un grincement, sans une plainte mais avec un appel cordial. Me voici au seuil de ma ville, au réveil de ma vie.

Toi, ville, tu ne dors pas, tu veilles ; tu t’incendies de tes lumières du soir, tu clignotes de tes feux verts, jaunes, rouges, tu murmures de tous ces petits bruits qui t’habitent. Je viens vers toi, je viens à toi, je me fonds en toi, je ne désire vivre que par toi. Tu es l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin de mes errances.

Je te découvre, tu te mets à nu.

Je t’habille, tu te maquilles.
Je t’écoute, tu m’envoûtes.