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LE TOUR DU MONDE

31 Mai 2019 , Rédigé par Bernard T. Publié dans #Vie d'Atelier

C’est décidé, demain je pars faire le tour du monde !

Debout sur la terrasse, j’entendais déjà l’appel de la forêt, et le vent de la vitesse frissonnait à mes oreilles. Si je m’écoutais, je partirais tout de suite car rien ne me retient ici, j’ai toujours désiré prendre le large et me frotter aux us et coutumes des naturels du grand Ailleurs. Retraité depuis peu, et riche de quelques économies, je me donnais quand même une semaine pour préparer le voyage avant de m’embarquer.

Pour les bagages à emporter, j’allais faire trois tas : l’indispensable, le moins utile, l’accessoire. Par exemple, un sac de couchage et un sac à géométrie variable pour la tente, la brosse à dents et le linge de rechange qui feront partie du 1ertas. Ainsi que la boussole, les cartes et l’appareil photo numérique (ne pas oublier le téléphone portable).

Il convient cependant de ne pas trop abuser du linge de rechange : ainsi j’emporterai certainement des chaussures de marche et des charentaises, mais point de tongs, ni ces bottes en peau de phoque achetées l’an dernier à Saint-Pierre-et-Miquelon. Elles me manqueront mais tant pis, il faut savoir voyager léger. 

Je n’emporterai pas non plus mes raquettes de ping-pong : je raffole de ce jeu mais je ne suis pas persuadé que les bochimans d’Afrique australe partagent mon goût immodéré pour ce sport.

Dans le deuxième tas, la trousse de toilette avec tous ses petits flacons qui prennent beaucoup de place pour rien… Allons, je peux m’en passer ! Dans le dernier tas, une douzaine de mouchoirs, un revolver, éventuellement mon dromadaire qui sera très utile pour la traversée des déserts de l’URSS, de la Sardaigne ou de la Chine. Bien que je sache qu’on peut sans doute en louer un sur place… 

Mais cette bête est si habituée à ma personne que ce serait peut-être me priver d’un réconfort dans les solitudes internationales. Et puis un dromadaire, cela peut toujours servir, ne serait-ce que pour les bagages ! 

Rien que de penser à ce prochain départ, l’animal blatérait de plaisir comme un âne. Je fus obligé de le calmer en lui caressant la tête doucement mais fermement : viendra-t-il avec moi ?

Rien n’est moins sûr.

Petit à petit au cours de la semaine les problèmes trouvaient leurs solutions, par exemple où ranger le précis d’Espagnol me demandais-je le lundi ? Le mercredi suivant, je le plaçais au fond du sac car si je partais vers l’Est, je reviendrais automatiquement par l’Ouest où se trouvent la plupart des pays hispaniques. 

De même, les poches latérales du sac reçurent dentifrice et savon dans une boîte en plastique commune tandis que la deuxième accueillait le thermos dont le bouchon dévissé formait un gobelet des plus pratiques.

Emmener mon dromadaire, l’idée faisait son chemin, le jeudi il était passé du dernier tas au premier : partant vers la Suisse, l’Allemagne et l’Italie, l’animal impressionnerait fortement les européens, et leurs enfants désireraient certainement grimper dessus. A moi alors de leur proposer un petit tour contre une modeste rétribution qui me permettrait de poursuivre le voyage. Pas bête !

Le vendredi soir, j’étais enfin prête. Le samedi matin, le ciel était d’azur, la route large, le clairon de mon plaisir sonnait la charge. Je n’avais plus qu’à fourrer mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et en route !

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