ALLO ... PITAL ?

Dans les vingt cigarettes que je fumais chaque jour, il y en avait un certain nombre dont j’aurai pu me passer. Seulement je n’y pensais pas au moment où j’en allumais une. Ce n’est que le soir quand j’allais vider le cendrier, voyant l’amas de mégots et de cendres grises que je commençais à avoir des inquiétudes. 

Un de mes médecins de famille m’avait conseilllé : « découpez en deux vos cigarettes ! » Donc j’enlevais régulièrement le filtre et un centimètre de large de tabac. De plus, je ne pouvais fumer la cigarette entière car je me serai brûlé. Donc je fumais déjà moins…. Mais les vingt mégots occupaient quand même mon cendrier chaque soir. C’était chaque fois le même dilemme, et les mêmes inquiétudes car 20 cigarettes par jour, cela finit par faire son pesant de nicotine et de goudron dans les poumons… Cela ne m’enchantait pas, et j’imaginais bien les petites fleurettes fragiles de mes poumons recevoir chaque jour leur lot de cette matière noirâtre et visqueuse qui sert à couvrir les routes. 

D’autant plus que j’avais l’impression de plus en plus de perdre le souffle, il me fallait marcher lentement, quand je le pouvais, et d’ailleurs je ne pouvais plus faire des kilomètres depuis quelques mois, je n’allais plus en ville, je n’allais pas à la médiathèque du village, et sortir les poubelles me coûtait même un temps de repos avant de rentrer dans la maison. J’avais de plus en plus mal aux jambes et aux pieds, je sentais bien que dans mon corps quelque chose était en train de se détraquer.

Sans compter une foule de petits problèmes qui s’accumulaient et qui touchaient les dents, les yeux, l’estomac, la digestion… alouette ! Bref c’était le début de quelque chose de peu réjouissant. Il fallait y mettre le hola.