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RENTREE DES CLASSES

23 Septembre 2019 , Rédigé par Nathalie Publié dans #Vie d'Atelier

C’était la première année de Jeannot dans cette école. Il entrait en neuvième. 

Il venait juste d’emménager avec ses parents dans le petit village du Puisot. Il arrivait de la ville et pour lui, tout était nouveau. Surtout la vieille ferme que ses parents avaient achetée tout au bout du village - que la bâtisse, les terres avaient été mises en métairie. Il n’avait jamais vu que des immeubles, les uns sur les autres, et tout cet espace le ravissait. 

Bien sûr, le confort était sommaire. Par exemple : On entrait directement dans la grande pièce, du tout en un : sur la droite une immense cheminée pourvue à l’intérieur de chaque côté d’un banc de pierre. Au milieu pendait une crémaillère avec sa grosse marmite noire. Attenant à la cheminée, un évier en pierre et sa paillasse d’un seul tenant. Mais pas d’eau courante, il fallait aller chercher l’eau à la pompe avec un seau, parfois un peu lourd…

Devant la cheminée une grande table avec des bancs. En face de l’entrée Une immense armoire, et juste à côté un lit clos que Jeannot s’était approprié avec joie, c’était sa petite maison dans la maison. Sur le côté deux portes donnaient une sur petite chambre (celle de ses parents), l’autre sur un débarras. Pour l’instant Jeannot, tout ça l’amusait plutôt. Mais il n’avait pas encore connu les rigueurs de l’hiver au Puisot à ses 1500 m d’altitude…

La famille n’était arrivée que depuis quelques jours, aussi Jeannot n’avait-il pas encore rencontré les gens du village, trop occupé par la découverte de son environnement : la ferme, les vallons, la forêt, les animaux… Il aimait particulièrement les poules et était chargé chaque matin d’aller ramasser les œufs au poulailler dans son petit panier en fil de fer tressé.

Donc ce matin, il était vraiment content de la rentrée et il espérait vivement rencontrer des garçons de son âge. Il arriva devant l’école bien avant l’heure. Il s’était fait tout beau : souliers cirés, short bleu marine et chemisette car il faisait encore fort beau. Il avait astiqué son cartable des années passées, vérifié sa trousse et pris un cahier pas trop usagé. Et il attendait, assis sur la première marche du perron. Une petite fille arriva enfin, plus jeune que lui, en tous cas plus petite, avec de longues tresses brunes ornées au bout d’un joli ruban bleu, assorti à sa blouse.

  • Bonjour, lui ditil.
  • Bonjour répondit gaiment la petite. Je suis Jeanne, et toi, comment tu t’appelles ? C’est toi qui viens de la ville ? C’est comment la ville ? Tu as quel âge ? Et t’es en quelle classe ? De toutes manières on s’en fiche, on est tous ensemble…

La petite n’attendait pas les réponses, enchainait les questions et Jeannot en était un peu désorienté. Mais l’arrivée d’un gamin roux, tout bouclé, trainant les pieds dans ses sabots, lui sauva la mise.

  • Et la Jeanne ! Vastu te taire ! Il répondra à tes questions bien assez tôt. Bonjour ! dit-il à Jeannot en lui tendant la main. Moi c’est Emile.
  • Bonjour Emile, répondit le citadin en lui serrant la main. Je m’appelle Jeannot.
  • Oui, je sais.
  • Comment ça tu sais ? On ne s’est jamais vus !
  • Tu comprendras vite. Ici, tout le monde sait tout sur tout le monde.
  • C’est vrai que le village n’est pas grand constata Jeannot.
  • C’est surtout qu’on se connait tous depuis toujours, alors un nouveau venu, ça jase… Comment astu atterri ici ?

Au moment où Jeannot allait répondre, un homme plutôt maigre mais de haute taille, sans barbe mais pour vu d’une épaisse moustache sortit de l’école. Les petits se turent. Juste un « b’jour m’sieur ». Jeannot pensa que c’était le maitre, et il avait raison.

  • Bonjour Jeanne ! Bonjour Emile, Et toi, tu dois être Jeannot, le nouveau…

 

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