Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Atelier de Fin d'un Monde (20 décembre 2012)

22 Décembre 2012 , Rédigé par Blouk Publié dans #Vie quotidienne

La Fin du Monde étant prévue pour le lendemain, notre Présidente (dilettante, elle ? Allons donc !) avait jugé bon de faire la Fête au cas où les Mayas auraient raison. Aussi l’atmosphère était-elle assez enjouée lorsque la table se chargea de vins fins, cidre rosé et autres boissons réconfortantes, accompagnées de biscuits salés, cacahuètes, triangles de pain de campagne fourrés, chocolats délicieux aux dires de Mr, pâtes de coing faites maison par un ami de Chtt, et autres douceurs.

Notre animatrice ayant prévu la chose, avait préparé un questionnaire de Proust enrichi et chacun se livra à l’exercice de l’écriture dans l’ambiance joyeuse du tintement des verres, un doux bruit pour notre Ch. de P. dont la boisson favorite est le champagne.

Chacun resta à table à cause de l’attraction fascinante des nourritures terrestres, et écrire dans ces conditions se révéla bien difficile pour moi qui ait l’habitude du silence de mon bureau, rarement peuplé par la clameur des mâchoires.

Mais vint bientôt le temps de la lecture, et notre Présidente inaugura son mandat par un texte délicieux qui nous donna de précieuses indications sur son état d’esprit du moment; elle cita même, tiré d’un célèbre film en noir & blanc, la phrase sublime de Francis Blanche dans laquelle il est question des étranges habitudes des marins. Mr se confia peut-être un peu plus que d’habitude, J-M éluda beaucoup ses réponses avec finesse, non sans nous dire son amour des couleurs de l’arc-en-ciel ainsi que celui de la vie, Dnnn nous surprit par son humour et son goût pour le rouge, Ch. de P. préféra l’orange éblouissant du soleil, A. montra que sa franchise avait des limites, elle ne plaisait pas à tout le monde… Je reconnais que je fus plus attiré par le joli coloris du pull de Chtt que par son texte, mea culpa. Et notre secrétaire clôtura la séance avec son sens critique, son honnêteté et un style de bonne facture.

Réveillé par l’ambiance festive, je fus tenté de chanter la chanson à boire de « La Traviata » de Verdi, mais à part « Libiamo nel lieto calici » du début, je ne connaissais pas le reste des paroles : il aurait été peu digne de la part d’un homme censé aimer l’opéra de faire « La la li, la la laire… »

Le dernier mot fut offert par notre animatrice qui loua tous les textes sans exception, ne trouvant de défaut à aucun, ni probablement à personne, et qui se félicita d’avoir en nous un atelier très doué.

A. me signala que la vingtième heure était passée de cinq minutes, aussi ne voulant pas être transformé en citrouille, je me hâtais de souhaiter la bonne soirée et m’en fus descendre avec précaution les marches invisibles d’un fichu escalier, retrouvant dans la voiture glacée une épouse en train de geler. Je cassai la glace qui la reliait à son volant et nous repartîmes vers d’autres aventures.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article