Souvenir d'Italie

C’est dans les musées de Rome que j’ai commencé à prendre conscience que nous étions dans une ville d’Art, qu’il ne fallait rien négliger sous peine d’avoir des regrets. Mais j’espère bien que nous reviendrons à Rome, en tout cas nous retournerons en Italie, à Florence, à Sienne, à Venise et Naples, parce que nous ne sommes pas assouvis, parce que nous ne pouvons pas l’être, parce qu’il reste tant de choses à constater de nos propres yeux, parce que nous voulons voir ce que nous avons vu ailleurs dans les films de Fellini, de Nanni Moretti, dans de multiples documentaires… et dans les livres !

Ce soir là un orage romain avec tonnerre, éclairs et pluie nous surprit par sa violence, il ne dura pas, Jupiter bientôt s’en alla conter fleurette à d’autres naïades. Dans le cloître, de grands palmiers en pots, un énorme caoutchouc à l’air morose, des plantes grasses supportaient les gouttes de pluie avec sérénité et stoïcisme.

J’étais allé fumer un bout de cigarette, et je rencontrai une dame d’un certain âge, chic, pantalon blanc, veste rouge, qui vint éteindre sa cigarette dans le cendrier mis à ma disposition. Elle m’expliqua : « In camera, non fumare… » Elle ricana et ajouta : « Verboten ! » Je répondis en souriant : « Ya, verboten ! ».

Ce court échange me fit penser un peu plus tard au film « La Grande Illusion » de Renoir, quand, après l’énoncé du règlement dans le camp de prisonniers, l’officier allemand assène : « Strengsten verboten !... ». Mais cette réplique ne me vint pas à ce moment là, dommage !