Vive la Tradition !

         En fait je l’avais déjà ce fameux opus 73 de Schumann, je viens de le retrouver dans la discothèque, couplé avec des œuvres de Rachmaninov, sous le titre anglais « Three Fantasy Pieces » pour clarinette et piano. J’aime bien cette version également, la clarinette lui confère une atmosphère plus moderne.

         Hier j’ai reçu le CD de Peter Wispelwey, violoncelliste, dans les Fantasiestücke op. 73, accompagné au piano par Paolo Giacometti et l’Australian Chamber Orchestra dirigé par Richard Tognetti.

         Dans le « Guide de la Musique de Chambre » des Editions Fayard, il est dit que le compositeur l’écrivit en 1849 et la première création publique eut lieu en 1850, effectivement l’œuvre a été composée pour « clarinette en la » et piano. Et je trouve cette indication étonnante p. 833 : « L’interprétation au violon ou au violoncelle nuit plutôt à cette musique qui relie Weber au Brahms des dernières œuvres pour clarinette. » Cette affirmation n’est suivie d’aucune explication…

Ce qui n’empêcha pas Hélène Grimaud et la vioncelliste Sol Gabetta de sortir ce mois-ci un CD couronné d’un « Diapason d’Or » où elle jouent les Fantasiestücke, et le magazine Diapason de commenter : « La richesse de phrasé… de Sol Gabetta, et le caractère fantasque… du clavier d’Hélène Grimaud font oublier que les trois Fantasiestücke op. 73 (1849) sont peut-être préférables dans leur création originale (avec clarinette en la). »

Mais si à l’origine, elles ont été écrites pour clarinette, quel est l’intérêt de les interpréter avec un autre instrument ? Nous sommes un peu perdus, messieurs, mesdames les musiciens, les critiques, les musicologues…

Poussons la chose jusqu’à l’absurde : Jean-Sébastien Bach a écrit ses Cantates pour des chœurs de voix humaines. Je suis certain que nous verrons un jour, un trio de nos modernistes l’interpréter au banjo, à l’harmonica et au tambour, qui sait… ? Peut-être demain.